Meerancha Vs Arthi - "Je ne suis pas qui tu vois"

  • Bonsoir bonsoir,


    Ça fait un bail que je ne suis pas venu ici et pour reprendre mes bonnes vieilles habitudes, je viens défier Meerancha sur le thème : "Je ne suis pas qui tu vois".


    Nous serons également à la recherche d'un(e) aimable arbitre pour ce slam.
    Merci d'avance à toutes et tous.

  • Bonjour à tous !


    Nos deux auteurs qui se sont donnés pleinement dans leurs textes, viennent de m'envoyer leurs créations. Je rappelle le thème : Je ne suis pas qui tu vois.
    Avant que vous commenciez à voter, je vous rappelle aussi les restrictions qu'ils se sont imposés :

    - insérer les mots : chocolat, musculation et ornithorynque.

    Voici sans plus tarder les deux textes !




    « A plus tard Maman, passe le bonjour à la famille pour moi, ainsi qu’au petit ornithorynque comme tu le fais toujours ! » dit Farid avant de raccrocher. Cela fait maintenant longtemps qu’il n’est pas retourné dans sa petite ville natale de Msaken, au Nord de la Tunisie. Bientôt quatre ans se sont écoulés depuis que ce père de famille a décidé de poser le pied sur le sol français, et de s’y installer. Il maîtrise bien la langue, tout comme ses filles qui sont remarquables à l’école, ce qui lui a permis de sortir de nombreuses fois de situations inconfortables avec les services de police. Au grand regret de sa femme, son époux a hérité du tempérament colérique de son paternel, ainsi que les gestes qu’il a pu observer dans le comportement de celui-ci. Farid est connu des services locaux pour quelques vols à l’étalage, mais rien de bien plus sévère.


    Après avoir repensé aux bons moments qu’il a pu passer avec ses proches, le jeune homme s’assoit sur le canapé du salon, ordinateur sur les genoux, carré de chocolat sur la table, et observe son écran de téléphone avec insistance et nervosité. On peut observer son biceps se contracter, partie de son corps qu’il apprécie –surtout lorsque sa « petite veine » ressort - et qu’il développe particulièrement lors de ses séances de musculation.


    Quelques dizaines de minutes plus tard, son Nokia 3310 émet un son que tout le monde a déjà entendu, LA sonnerie fatidique de ce téléphone incassable. Elle tire Farid de ses pensées de la veille, qui fut remplie d’émotion suite à des difficultés de préparation et d’organisation.


    « Allo » dit-il après avoir décroché. Au bout du fil, un homme à peine réveillé lui engage la conversation.


    « - Allo Farid, c'est moi. Tu vas bien ?


    - Salut Marc, et bien écoute, je vais bien même si je suis vraiment claqué, la journée d’hier m’a pris pas mal de ressources et était assez éprouvante … Quoi de neuf de ton côté ? " lui demande-t-il tout en croquant dans son chocolat.


    - « J'imagine bien… », lui répond son interlocuteur, « … Mais ne t'en fais pas, c’est comme une recette, tu sais ce qu’on dit ; plus la préparation est longue et compliquée, plus le résultat vaut le coup, crois-moi, je suis déjà passé par là.


    - Oui je suis au courant, même si ça ne fait pas longtemps et que je débute ici, j'ai toujours été une personne prêtant attention au moindre détail et faisant en sorte que tout soit bien exécuté comme il faut. Ne t’en fais pas Marc.


    - Mhh, d’ailleurs, je t'appelle car le Boss se pose des questions. Il se demande si ton boulot avance, car pour lui la date d'échéance arrive à grand pas, et tu sais comme il est minutieux avec le travail » lui rappelle Marc.


    « - Oui, je le sais qu’il est pointilleux, et ne t’inquiètes pas, tu peux le rassurer, tout est fin prêt, et sa livraison aura lieu sans accrocs ni retards ! » s’exclame le nouvel employé.


    « - Parfait, tu m’en vois rassuré, car je t’avoue qu’il s’inquiète énormément pour toi et ton avenir. Et s’il te plait, n’oublie pas, car je sais que tu es tête en l’air, donc je te le répète encore une fois : une ville possède de nombreuses routes avec au minimum autant de raccourcis. Si tu vois que tu es en retard, n’hésite pas, le Boss net'en voudra pas si tu abîmes un peu le camion. Tant que la marchandise est livrée à temps, tout ira bien. Il semblerait que ce soit une commande avec un maximum de personnes tu vois, du coup quitte à prendre quelques risques, ça en vaut clairement la chandelle, surtout à l’approche des fêtes. Après, n’abuses pas hein, tu as le droit de l'abîmer un peu comme quelques égratignures ou impacts sur le pare-brise et les portières, mais si tu exploses le camion tu auras les remontrances du chef, il faut qu’il puisse retourner chez l’expéditeur ! Sur ce, je te laisse,souffle un coup et fonce l'ami, salut ! "


    Farid n’a pas le temps de répondre que son ami a déjà raccroché. La tension commence à monter dans tout son être, et s’il n’était pas à la hauteur ? Et s’il ne s’exécutait pas correctement ? Il décide alors de descendre dans la rue et de se rendre au bar du coin afin de décompresser autour d’une boisson gazéifiée et de quelques discussions à droite à gauche. La vieille dame du comptoir l’apprécie, ainsi que le petit jeune du quartier voisin,avec qui il joue souvent à la pétanque.


    La soirée se termine et Morphée emporte Farid dans de nouveaux horizons très lointains.


    ______________________________________


    Le lendemain, 14 juillet 2016, un Flash Info de dernière minute sur la chaîne télévisée numéro 1 est diffusé.


    « Selon nos informations en temps réel, une attaque terroriste islamiste au camion bélier s’est déroulée il y a quelques minutes sur la promenade des Anglais, à Nice, dans le Sud-Est du pays. Le conducteur du poids lourd aurait roulé sur plus de deux kilomètres, entraînant tout sur son passage et prenant pour cible le plus de civils se présentant sur son chemin, à l’issue du feu d’artifice ayant eu lieu pour célébrer la fête nationale. A l’heure actuelle, nous pouvons comptabiliser 81 victimes, et le conducteur, apparemment identifié au nom de Farid Mounir, vient d’être abattu par la police après avoir tenté d’ouvrir le feu sur les officiers. Cet homme n’était pas connu des services de police, et était décrit comme un homme tout à fait banal par son entourage ainsi que ses voisins. »










    Après une soirée forte en émotions, en danse et en alcool, il était temps de rentrer chez soi. Le problème était simple : à cinq heures du matin, il n'y a plus de métro. Ce n'était pas très dérangeant pour Dani, habitué à marcher à longueur de journée, sauf que cette fois-ci il n'était pas dans sa ville de prédilection ; Londres est bien moins rassurante, la nuit, que Paris.
    Dani sortit son smartphone pour obtenir l'itinéraire le plus court et le plus rapide.
    Il salua ses amis et partit en direction du nord-ouest londonien.


    De rues éclairées aux petites ruelles sombres n'ayant que d'anciens candélabres dont la saleté rendait obsolètes, le jeune homme n'était pas des plus rassurés. Son regard se posait sur tout élément potentiellement suspect. Un rat enfoui dans une poubelle qui fuyait à son approche, les yeux brillants d'un chat entre deux voitures, un carton potentiellement habité par un homme, tout était prétexte à presser le pas.
    Pour essayer de penser à autre chose, Dani avait vissé les écouteurs de son téléphone dans les oreilles, laissant Bach, Beethoven et autres compositeurs classiques envahirent son esprit.


    « À deux-cent mètres, tournez à droite. »


    La voix du GPS le fît sursauter.
    Étonné, il regarda l'itinéraire exacte, mais ses doutes étaient fondés : il devait traverser Kensington Park pour se rendre à son hôtel. Il n'en avait aucune envie. Il hésita à contourner le parc, mais cela allongerait son trajet de trente à cinquante minutes. Hors, il avait froid, faim, était fatigué et ne souhaitait pas se laisser envahir par une peur inutile.


    Dani prit une forte inspiration et s'engouffra dans le parc, où les lampadaires étaient très rares et dont l'odeur de l'herbe humide du matin ne le rassurait guère.
    Plus alerte que dans les rues qui lui paraissaient soudain insignifiantes, il avançait d'un pas énergique, la tête faisant gyroscope et le son de sa musique au quasi-minimum pour pouvoir identifier tout mouvement ou bruit suspect.
    Deux, trois, quatre minutes... Il n'y avait vraiment aucune raison d'avoir peur. Encore un cliché que la société crée : des méchants se cachent dans les parcs pour tuer les fêtards qui s'y pénètrent tard le soir, ou très tôt le matin.


    Cependant, Dani fût pris de panique lorsqu'il s'est trouvé à quelques mètres de l'étang du parc. Habituellement agrémenté de cygnes blancs, de canards et entouré des touristes espérant y voir un ornithorynque, il n'était désormais plus qu'un miroir noir et blanc de la métropole aux visages de monstres aux multiples yeux qu'étaient les gratte-ciels. À cela est venue s'ajouter une brume épaisse.
    Le jeune homme avait beau utiliser la lampe de son smartphone pour tenter de voir ce qui se trouvait devant lui, il ne pouvait plus voir au-delà d'un mètre. Devait-il faire demi-tour ? Si quelqu'un le voyait avec sa lampe, était-il apte à courir à travers l'opacité grise sans se perdre ?


    Après d'interminable secondes de réflexion, Dani choisit de continuer son chemin. Tant qu'à faire, autant vivre sa vie au risque de la perdre plutôt que d'avoir peur de ce qu'il critique habituellement : la crainte que la société crée pour justifier l'existence d'outils répressifs et préventifs de plus en plus liberticides dans les grandes villes.


    La main gauche serrant le smartphone de toutes ses forces, le poing droit fermé à s'enfoncer les ongles dans la paume, et le cœur battant la chamade, Dani avança en tentant de se convaincre que rien n'allait se passer. De toute façon, il ne lui restait plus qu'une petite quinzaine de minutes avant d'être sorti du parc. Que pouvait-il se passer un si court laps de temps ?


    « À cinquante mètres, tournez légèrement à gauche puis continuez tout droit. »


    Quoi !?! Il n'y a pas de chemin à gauche... Faut-il couper par l'herbe ? Apeuré, Dani choisit de continuer sur le chemin en terre, ne voulant pas s'aventurer dans un endroit encore moins cadré. C'est alors, au bout de deux minutes sur le chemin qu'il pensait plus sûr, qu'il vit une silhouette venir de la droite.
    La silhouette, accompagnée d'une plus petite silhouette tenue en laisse, venait droit sur le jeune homme. Ce dernier, accéléra autant qu'il le pouvait, sans pour autant courir, mais l'ombre et son chien fonçaient indéniablement sur lui. Il était fait. Son cœur était prêt rompre sa cage thoracique, ses jambes flagellaient, les sensations de l'alcool disparurent en un instant. Aucune échappatoire. Crier dans un parc désert où la nuit avale tout, courir dans une direction inconnue sur un sol glissant, ou appeler la police, n'auraient été d'aucune aide.


    Dani était donc fin prêt à faire face au démon et son cerbère. La lumière du téléphone disparût dans sa poche de jean, les écouteurs tombèrent dans le col en V de son pull cachant d'hypothétiques tablettes de chocolat. Le jeune homme se mit en position de combat pour recevoir les coups de son assaillant à la musculation bien visible.
    L'attente du duel fût interminable. Le colosse au chien s'approcha. La brume semblait se dissiper à son arrivée et son visage se dessinait petit-à-petit. Un homme blanc, trentenaire, d'un mètre quatre-vingt-dix, le crâne rasé, une balafre au niveau de l'œil droit faisait désormais face à un homme chétif, d'un mètre soixante-cinq, avec une mèche sur les yeux et un regard terrorisé : Dani.


    Le grand homme regardé Dani droit dans la pupille de ses yeux, s'approcha encore un petit peu et s'arrêta. Il sortit quelque chose de la poche de son blouson de jean déchiré : un sac plastique. Dani allait être tué par asphyxie. Une mort atroce qui laisse peut de traces. Incapable de bouger, il s'avoua définitivement vaincu. Le monstre se baissa lentement face au jeune homme jusqu'à toucher le sol avec sa main couverte du sac plastique.
    Dani n'en revenait pas... La brute épaisse ne faisait que ramasser la crotte que son gros chien venait de faire devant lui.
    Une fois, l'objet du litige retiré du sol, le géant se releva, sourit à Dani, puis il reprit sa route dans une direction opposée.


    Probablement blanc comme un linge, le jeune français reprit sa respiration, coupée depuis trop longtemps, et il finit son chemin sans embûche, l'esprit torturé par ce qu'il venait de faire : avoir d'un individu qui ne lui voulait aucun mal, au simple prétexte qu'il avait une tête de méchant de film.



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    Pour voter, il vous suffit de copier le code suivant dans votre réponse. Je vous rappelle que pour éditer vos votes, vous devez d'abord m'en informer ou informer les maîtres des lieux : Alena et Eurynos. A vos claviers !


    Code
    1. [color=#006666]Création n°1 :[/color]
    2. [color=#006666]Note :[/color] [color=#000099]X[/color] [color=#006666]/ 10[/color]
    3. [color=#006666]Commentaire :[/color]
    4. [color=#006666]Création n°2 :[/color]
    5. [color=#006666]Note :[/color] [color=#000099]X[/color] [color=#006666]/ 10[/color]
    6. [color=#006666]Commentaire :[/color]
  • Bonjour à tous !


    Création n°1 :
    Note :
    9.5 / 10
    Commentaire : Alors là je suis sur le c** ! J'ai beaucoup apprécié même si j'ai l'impression que tu as essayé de caler les mots le plus vite possible dans ton texte, quoi que bien incrusté :) C'est pas du tout mais alors pas du tout mon registre de lecture, et pourtant j'ai réellement apprécié le lire. La qualité d'écriture est parfaite, la ponctuation bien gérée, l'histoire coule toute seule et la description, juste ce qu'il faut. Félicitation, je pense que le cahier des charges est très bien respecté !


    Création n°2 :
    Note :
    8.5 / 10
    Commentaire : Très beau texte aussi, je te remercie ! Quelques fautes par ci par là et quelques oublis de mot mais rien de bien méchant. J'ai apprécié ton texte, on change de décor, il se lit très bien sans aucun soucis. Le thème est aussi bien respecté même s'il ne cible pas trop le personnage principal mais plutôt la rencontre. Les descriptions sont très belles et nous aide à imaginer le décor comme il faut.


    Merci à vous deux pour vos textes et bon courage !

    • Création n°1 :
    • Note : 8.5 / 10
    • Commentaire :Bravo pour ce texte, un bel angle d'attaque, je ne m'attendais pas à cette fin ! Comme l'a dit mon vdd, tu semble te débarrasser des 3 mots assez vite mais ça reste bien intégré dans le texte, Bref félicitation !
    • Création n°2 :
    • Note : 9.5 / 10
    • Commentaire :J'ai trouvé ce texte vraiment excellent, je me suis bien plongé dans l'histoire, tu as réussis à me transmettre les émotions de ce personnage, bravo ! Le seul petit bémol pour moi est l'accumulation d'expressions annonçant la mort imminente. Avec tout ça je m'attendais un petit peu à cette fin mais ça reste un détail, un très beau travail ! :thumbsup:

    Un homme qui a faim n'examine pas la sauce. alt+e

  • Création n°1 :
    Note :
    8 / 10

    Commentaire : Cette histoire montre un père de famille, ses défauts, un homme qui s’est parfaitement adapté à son nouvel environnement, la France, et enfin sa monstruosité. La thématique, les indices dissimulés au début du texte tel que « Après avoir repensé aux bons moments qu’il a pu passer avec ses proches » ainsi que la conversation téléphonique ont rapidement confirmé mes intuitions sur l’élaboration d’un attentat. J’aurais apprécié avoir une conversation téléphonique autour d’une activité ou d’un loisir, afin de cacher plus efficacement leurs intentions. J’ai lu une petite contradiction dans ton texte, tu évoques dans ta chute le fait qu’il n’était pas connu des services de police alors que tu indiques qu’il était connu « des services locaux pour quelques vols à l’étalage » dans sa présentation. Cela reste un très beau texte, malgré une fin difficile.


    Création n°2 :
    Note :
    8 / 10

    Commentaire :Du suspense, toujours du suspense et encore du suspense. Ces paragraphes ont été très angoissants pendant ma lecture, je n’attendais qu’une chose, que Dani parvienne enfin à retrouver son appartement. On retrouve la peur du noir, de l’inconnu ainsi que celle des hommes, ton texte est très bien rédigé, ces trois peurs sont habilement représentées. Le contexte est très réaliste et contemporain, cet état psychologique pourrait d’ailleurs arriver à bon nombre d’entre nous ou s’est même déjà produit. J’ai tout de même été un peu déçu par la chute, j’ai du mal à comprendre comment le chien tenu en laisse, donc relativement proche de son maître aurait eu le temps de faire ses besoins dans la course. Il m’est très difficile d’imaginer cette scène dans ma tête. La morale de l’histoire ne me plaît pas non plus, car il a eu peur de cet homme dès l’apparition de sa silhouette, il ne pouvait donc pas encore juger sur son apparence. Je pense qu’il manque des mots également dans cette phrase: « avoir d'un individu qui ne lui voulait aucun mal, au simple prétexte qu'il avait une tête de méchant de film. », ce qui assez dommage pour conclure. Une histoire avec du potentiel, très bien écrite de par ses descriptions et ses péripéties inquiétantes.


    Je n'ai pas réussi à vous départager .. :/

  • Bonsoir -


    Je suis heureuse de voir que ce Slam a tout de même vu le jour, de plus, le thème pouvait vraiment être exploité avec différents scénarios. J'étais perplexe sur la façon dont vous allez monter votre histoire et comme j'ai pu le constater, les deux histoires sont assez différentes. Vous avez su respecter les restrictions, je ne m'attarderai pas là-dessus, et vous avez bien évidemment écrit une chute qui était de mon avis, indispensable.


    Création n°1 :
    Note :
    8 / 10
    Commentaire :


    Ton intrigue est assez équivoque, je ne savais pas où tu voulais en venir. J'avançais dans l'histoire et j'étais inquiète sur la façon dont tu racontais les événements. Effectivement, il ne se passe rien, je ne me suis pas posée de questions sur ce personnage Farid, mais plutôt sur Marc. Tu as réussi à me tromper avec ce fameux "appel téléphonique", me laissant de nombreux choix sur d'éventuelles interprétations. Enfin, je suis arrivée au dénouement, la fameuse chute qui m'a satisfaite, le choix du "flash info" pour la rédaction était un façon de relancer ton histoire et d'attirer à nouveau l'attention du lecteur sur ton texte.


    Ce qui m'a dérangée, si je puis me permettre, est la façon dont tu as construit ton intrigue. J'ai un peu lâché ma lecture en attendant quelque chose qui pouvait relever un peu l'histoire, c'était comme si je lisais une situation initiale ou un incipit, sans jamais voir l'élément perturbateur, c'était assez platonique. Cependant, j'ai eu davantage de surprise à la fin. :)


    Création n°2 :
    Note :
    6,5 / 10
    Commentaire :


    Je n'ai pas réellement réussi à entrer dans l'histoire, tu n'as pas réussi à capter entièrement mon attention, j'ai aimé la façon dont tu as rédigé le texte, j'ai remarqué un réel effort mais je n'ai pas retrouvé la même sensation que pour le texte précédent. Là aussi, je ne comprenais pas très bien où tu voulais en venir, même si je dois t'avouer que je me suis posée plus de questions sur le décor de l'histoire et sur ce fameux Dani.


    Enfin, ce qui m'a laissée sur ma faim est ta chute, j'ai moins apprécié le dénouement, la réponse à nos questions, l'explication finale sur ces événements. Malheureusement, j'ai terminé sur une mauvaise impression, je pense qu'il aurait fallu quelque chose de plus insolite, plus intéressant, là tu nous as mis un peu d'absurde ou devrais-je dire un soupçon d'ironie là où il ne fallait pas. Je salue tout de même le travail et l'imagination que tu as. ;)

    Merci à vous deux !

  • Création n°1 :
    Note : 7.5 / 10
    Commentaire : Je vais commencer par les détails, comme d'habitude : Je trouve que le premier paragraphe est un peu trop dense en informations familiales. Tu nous jettes des "Maman", filles, père de famille, femme, époux, paternel, en six lignes et au final, j'étais un peu perdue, ne sachant plus bien quel était exactement le rôle de ton personnage. Je pense que tu aurais pu diluer un peu plus les informations dans le récit, comme par exemple lui faire regarder une photo de ses filles quand il attend le coup de fil.


    "son Nokia 3310 émet un son que tout le monde a déjà entendu, LA sonnerie fatidique de ce téléphone incassable" : ce n'est pas le mot le plus adapté à ce contexte : "fatidique : Qui semble fixé par le destin et qui marque généralement une circonstance importante : Heure fatidique." Caractéristique ou emblématique aurait été plus pertinent ici.



    "Au bout du fil, un homme à peine réveillé lui engage la conversation.". Au-delà du "un homme lui engage la conversation" qui est maladroit, comment peut-il avoir ce genre d'information ? Et puisque c'est l'homme qui appelle, pourquoi le fait-il en étant à peine réveillé alors que c'est une conversation super importante ?



    Pour finir sur les détails, je trouve que tes dialogues manquent un peu de naturel. Sans même parler de l'ornithorynque, qui était de toute façon difficile à placer, certains dialogues font un peu tache. Je veux dire, quand tu appelles ta mère ou un proche, tu lui dis vraiment : "passe le bonjour à la famille pour moi, ainsi qu’au petit chien comme tu le fais toujours !" ? Imagine que tu organises un anniversaire surprise, un pote t'appelle pour savoir si tout est prêt et insiste sur le fait que ça doit être réussi. Tu lui répondrais vraiment "Oui je suis au courant, même si ça ne fait pas longtemps et que je débute ici, j'ai toujours été une personne prêtant attention au moindre détail et faisant en sorte que tout soit bien exécuté comme il faut." ? Si on fait la distinction entre le langage parlé et le langage écrit, c'est justement parce qu'à l'oral, on parle de manière plus familière, moins construite, moins parfaite. N'hésite pas à t'inspirer de ce que tu entends autour de toi ou dans les livres pour rendre tes dialogues plus réalistes.



    En fait, le point qui m'a le plus "dérangé", c'est la légère déception que j'ai ressenti en lisant la chute. Le thème était "Je ne suis pas qui tu vois", ce qui impliquait forcément, dans ma tête, une différence entre l'image que renvoie le personnage et ses actions/convictions. A mesure que j'avançais dans le texte, je voyais de plus en plus que tu voulais nous emmener soit vers du terrorisme, soit vers des activités illégales. Alors j'espérais un final surprenant, nettement plus positif. Ton personnage aurait pu être transporteur de fond qui prévu un transport exceptionnel, membre d'une unité d'élite qui gère la sécurité de l'événement, conducteur d'ambulance qui transporte une personnalité ou des organes à transplanter. Je trouve que tu n'as pas suffisamment développé la dualité entre l'image qu'il renvoie et qui il est réellement et du coup, la chute tombe un peu à l'eau. Après, ça vient peut-être de l'attentat auquel tu fais référence, puisque j'ai vu que tu avais pas mal suivi le réel pour ton texte, et que l'auteur de cet attentat ne donnait pas spécialement l'image de quelqu'un de bien.



    Comme d'habitude, je m'attarde sur les détails, parce que la base est parfaitement respectée. Tu écris bien, sans faute et avec clarté, tu sais nous emmener dans une histoire et captiver notre attention. Je trouve que tu es un peu passé(e) à côté du thème, mais ça ne doit pas remettre en cause ton plaisir d'écrire. Continue à le faire et essaie d'améliorer tes dialogues !






    Création n°2 :
    Note : 8,5 / 10
    Commentaire : Pour le coup, je trouve que ton texte est l'opposé du premier : tu respectes parfaitement le thème mais c'est au niveau de l'écriture que ça pèche un peu. Pour l'avoir vécu, je sais à quel point une ambiance et une peur irraisonnée peuvent transformer la moindre chose anodine en élément terrifiant, donc je ne peux qu'approuver cette décision ! Tu instaures petit à petit l'ambiance de trouille, qui rend le final parfaitement cohérent. Mais tu dois vraiment faire plus attention à l'écriture. (Mais je ne vais pas parler de toutes les fautes)


    - "De rues éclairées aux petites ruelles sombres n'ayant que d'anciens candélabres dont la saleté rendait obsolètes, le jeune homme n'était pas des plus rassurés" C'est une phrase qui est un peu trop longue, et le mot "obsolète" n'est pas vraiment adapté au contexte, "inutiles" ou "inefficaces" aurait été plus pertinent.
    - "Pour essayer de penser à autre chose, Dani avait vissé les écouteurs de son téléphone dans les oreilles, laissant Bach, Beethoven et autres compositeurs classiques envahirent son esprit." Envahir ici devrait être à l'infinitif et franchement, quand on a la trouille et qu'on est sur nos gardes, on garde les oreilles grandes ouvertes pour scruter le moindre son suspect. Même si tu en parles un peu plus loin, ça me semble un peu incohérent de se priver de l'ouïe quand on sait qu'on est dans une situation de danger potentiel.


    - "ne souhaitait pas se laisser envahir par une peur inutile." Là encore, "inutile" n'est pas le mot le plus adapté. La peur n'est jamais inutile, puisqu'elle permet à l'homme de se montrer plus prudent, plus attentif, et peut lui sauver la vie. "Irraisonnée", "Injustifiée", auraient été plus adaptés.
    - "où les lampadaires étaient très rares et dont l'odeur de l'herbe humide du matin ne le rassurait guère.". J'imagine que c'est un souci de construction de phrase, mais là, globalement, tu nous dis que l'odeur d'herbe humide le fait flipper.
    - "Cependant, Dani fût pris de panique lorsqu'il s'est trouvé à quelques mètres de l'étang du parc" Problème de cohérence de temps, "lorsqu'il se retrouva"


    - "Habituellement agrémenté de cygnes blancs, de canards et entouré des touristes espérant y voir un ornithorynque, il n'était désormais plus qu'un miroir noir et blanc de la métropole aux visages de monstres aux multiples yeux qu'étaient les gratte-ciels." Cette phrase est trop longue et surtout elle m'embrouille. "Habituellement agrémenté de cygnes blancs, de canards et entouré des touristes espérant y voir un ornithorynque, il n'était désormais plus qu'un miroir. Il reflétait en noir et blanc la métropole et les visages de monstres aux multiples yeux qu'étaient les gratte-ciels."


    - Mais d'où sort cette brume ? Comment peut-il voir le lac à quelques mètres de lui s'il n'y voit plus à un mètre ? Elle semble apparaître pour rajouter à l'ambiance, mais je trouve que ça aurait été plus cohérent si elle avait été là dès le début.
    - "Tant qu'à faire, autant vivre sa vie au risque de la perdre plutôt que d'avoir peur de ce qu'il critique habituellement : la crainte que la société crée pour justifier l'existence d'outils répressifs et préventifs de plus en plus liberticides dans les grandes villes." Cette phrase est très maladroite. Autant je comprendrais qu'il décide de surmonter sa peur pour ne pas donner raison aux sécuritaires mais tu aurais dû tourner la phrase différemment, parce que là, ça donne l'impression qu'il s'en fout de mourir, en fait. Pareil pour la réflexion sur l'importance de la sécurité au sein de nos sociétés. C'est très intéressant mais ça aurait mériter plus qu'une phrase comme ça, au milieu du reste.
    - "Un homme blanc, trentenaire, d'un mètre quatre-vingt-dix, le crâne rasé, une balafre au niveau de l'œil droit faisait désormais face à un homme chétif, d'un mètre soixante-cinq, avec une mèche sur les yeux et un regard terrorisé : Dani." Tu changes de point de vue narratif en nous faisant prendre de la hauteur, du coup, on ne sait plus vraiment, pendant la lecture, qui est notre personnage principal et qui est le colosse qui va le tuer.
    - "Le grand homme regardé Dani droit dans la pupille de ses yeux" "regardé", vraiment ? Et "droit dans les yeux" aurait suffi, en fait.


    - "il finit son chemin sans embûche, l'esprit torturé par ce qu'il venait de faire : avoir d'un individu qui ne lui voulait aucun mal, au simple prétexte qu'il avait une tête de méchant de film." Je n'ai pas compris la dernière phrase et c'est dommage de conclure un texte comme ça :(



    Pour conclure, j'ai beaucoup aimé ton texte, que je trouve très réaliste dans son exagération. J'ai adoré quand le chien devient un cerbère, preuve que notre esprit imagine toujours le pire. Mais tu dois vraiment soigner ton écriture, faire attention aux fautes, au vocabulaire. Ne te lance pas dans des phrases longues et compliquées si elles deviennent incompréhensibles ou qu'elles embrouillent le lecteur. Merci pour ton texte !

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    Donnez-moi du chocolat, et tout le monde s'en sortira vivant
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  • Création n°1 :
    Note : 7 / 10
    Commentaire : Tu utilises des tournures de phrases qui sont parfois inadéquates et la conversation téléphonique ne m'a pas parue très naturelle mais ton texte n'est pas mauvais. J'ai aimé la touche d'humour ironique lorsque l'ami de Farid lui recommande de ne pas trop amocher le camion. La fin était prévisible mais l'idée du flash info était bonne.
    Création n°2 :
    Note : 7.5 / 10
    Commentaire : Ton texte n'est pas parfait mais j'ai beaucoup aimé la manière dont tu as tenté d'insuffler progressivement de la peur au fil des lignes. La chute m'a plu également. C'est typiquement le genre de situation qui aurait pu m'arriver et j'ai été prise par ton histoire malgré les quelques erreurs. C'est le côté prenant qui te vaut ce demi point supplémentaire.


    Bonne chance à tous les deux!