Texte n°1
Note : 7.5 / 10
Commentaire : Un texte très descriptif et plutôt bien écrit pour ma part. J'ai bien aimé le lever de rideaux, la façon de distiller peu à peu les éléments du décor, du personnage, de ses émotions face à cet Arizona au passé intriguant, et meurtri. Je trouve seulement que cette volonté de fournir une description riche s'étale trop longuement et gâche en partie la beauté de l'entrée. Beaucoup d'informations ont été volontairement données pour souligner la richesse du décor, de manière parfois inopportune.
La mise en action, elle, est tardive. Elle pose plus de questions que n'apporte de réponses.
Aussi, je me suis demandé pourquoi le Grand Gourou avait une importance aussi capitale pour le narrateur, et pourquoi avoir soulevé cet indice à l'aide de l'envolée de son chapeau, un élément qui arrive comme un cheveu sur la soupe. J'ai toutefois apprécié la lecture et l'aspect général du récit, qui indéniablement, est fluide, homogène, et cohérent, bien qu'il ait été écrit par deux auteurs. J'ai envie de dire bravo !
Texte n°2
Note : 8 / 10
Commentaire : J'ai beaucoup aimé la pertinence de la scène où il se trouve sur cette route surélevée, lorsqu'il saute du haut de la brèche puis qu'il se trouve entre la vie et la mort, par rapport à celle que présente l'image. En vous lisant, on devine tout autant ce décor inhospitalier, délabré, et caniculaire dans un sentiments quasi-apocalyptique que votre personnage a su camper à la perfection. Par comparaison avec le texte précédent, j'ai trouvé vos descriptions, bien que plus courtes, claires, évocatrices, efficaces.
En général, votre texte semble assez fragmenté, vous séparez assez aisément la narration de la description, ou cette dernière de l'action. J'aurais trouvé votre récit encore plus accrocheur si vous l'aviez commencé avec la phrase "Ma botte s'écrasa sur le bitume suintant et collant", puis en décrivant le décor au fil que le narrateur s'y aventure, s'y confronte, s'y perd, s'y blesse, s'y tue même. Bref, une aubaine vue que c'est un texte écrit à deux ! De plus, j'ai été enchanté par la fin du texte. Vous avez su resté à la fois clair mais pas trop. Au final, on ne sait pas si le narrateur est mort, ou s'il la va mettre fin à ses jours. Je trouve que l'emploi du présent sur les derniers mots du narrateur aurait encore renforcé cet effet de surprise et de spontanéité. Merci pour cette lecture agréable.
Texte n°3
Note : 7 / 10
Commentaire : Manifestement, description est maître dans ce concours. Je trouve dommage qu'une place aussi importante à la description ait été accordée ici, au détriment de ce qui intéresse réellement le lecteur, c'est-à-dire le pourquoi et le comment. Pourquoi est-il (ou elle) là ? Qu'est-ce qui l'a amené à traverser ce tunnel ? Pourquoi allouer au début une fonction aussi symbolique au Soleil ?
Au final, je me suis dis qu'il était un archéologue ou un curieux qui fouille des ruines pour y trouver des artefacts précieux, mais en même temps cette hypothèse se confronte avec les évocations mythologiques qui y sont faites, cet aspect mythique, voire taciturne ("le désert de l'homme") qui nous éloigne de sa condition d'homme, élevée comme celle d'une divinité, ainsi que la tache assez "trivial" je dirais de sa mission. Et en même temps, on a du mal à cerner les intentions du narrateur. A la fin du texte il dit "Ce voyage m'a permis de comprendre que la curiosité est un vilain défaut." donc on comprend qu'il a mené ce voyage de manière totalement délibérée, alors qu'il reste approximatif, voire dans un effet de surprise presque tout le reste du temps ("J’apercevais à droite une sorte de temple antique", "Je ne savais point où ce tunnel").
Bref, encore des mystères qui subsistent pour ma part. Mais j'avoue avoir été agréablement surpris par la chute du récit, qui dénote d'une volonté de réflexion, que j'ai su apprécier à sa juste valeur !